Blog de PANDA Guide

Une vision inspirante du monde de la déficience visuelle

Michel Such, ingénieur informaticien, traducteur du logiciel NVDA

3/4/2018

Synopsis ?

L’équipe PANDA Guide part à la rencontre de personnes inspirantes, des personnes déficientes visuelles, aveugles, mais pas seulement, surtout des personnes qui accomplissent de grandes choses, et font changer le regard de la société sur la déficience visuelle, en France et à travers le monde…

Systèmes d'exploitation et accessibilité

Mieux connaître Michel

Qu’est-ce qui te motive le matin ?

Ça dépend des jours, mais souvent le chat qui saute sur le lit pour jouer ou réclamer à manger. Plus sérieusement, mon épouse et moi-même sommes impliqués dans un certain nombre de projets concernant la prise en charge des personnes adultes autistes, et ça nous motive.

Plus sérieusement, mon épouse et moi-même sommes impliqués dans un certain nombre de projets concernant la prise en charge des personnes adultes autistes, et ça nous motive.

Plutôt sportif ou geek?

Alors, pas très sportif, mais pas très geek non plus, en tous cas de moins en moins. Maintenant, plutôt porté sur la lecture, la science-fiction en particulier. C’est peut-être un peu geek finalement.

Une citation inspirante qui te définisse ?

À vaincre sans baril on triomphe sans boire (désolé).

À vaincre sans baril on triomphe sans boire (désolé).

L’importance de l’humour dans ta vie ?

Fondamentale, je pense que c’est ce qui aide à faire passer tout le reste.

Sa vie professionnelle en quelques mots

Parle-moi de ton parcours ?

Une scolarité en école spécialisée (primaire et niveau collège), secondaire dans un lycée marseillais, IUT d’informatique à Aix-en-Provence, et ingéniorat informatique à la fac des sciences de Montpellier. Ensuite, IBM.

En quoi consistait ton travail sur NVDA ?

Mon boulot sur NVDA a varié selon les époques. Au début, il y a 10 ans, j’ai fait la traduction, du travail sur le français de la synthèse eSpeak, l’écriture du premier installeur automatique de NVDA, et la mise à niveau des tables braille de Liblouis que NVDA utilise pour produire du Braille.

Avec la charge de travail chez IBM et l’éducation de notre fils autiste, j’ai laissé tomber une bonne partie de ces activités et n’ai conservé que la traduction.

Comment en es tu venu à traduire NVDA?

Par le passé, j’avais déjà travaillé au développement d’autres revues d’écran (Sonolect pour le club Micro Son, et j’avais traduit en français une revue d’écran d’IBM qui s’appelait Screen Reader/2, un logiciel d’accessibilité d’IBM pour OS/2.

A l’époque de l’apparition de NVDA, les gens se plaignaient beaucoup, avec raison, du prix exorbitant de Jaws (autre lecteur d’écran, similaire à NVDA). Ayant dès le début été un chaud partisan du logiciel libre, je me suis lancé dans l’aventure.

Comment vois-tu l’évolution des lecteurs d’écran ?

Difficile à dire, derrière ça il y a l’évolution des systèmes d’exploitation et surtout des interfaces utilisateur. L’apparition des smartphones et tablettes a fait apparaître des concepts nouveaux, et surtout montré qu’il pouvait exister des interfaces utilisateur complètement différentes de ce qu’on connaissait sur les ordinateurs classiques.

Les lecteurs d’écran sont, de gré ou de force, obligés de s’adapter aux modes et aux nouvelles manières de concevoir les applications.

Heureusement, les gros vendeurs d’OS (Microsoft, Apple) semblent désormais avoir pris en compte l’accessibilité dans leurs développements, mais ça demande une vigilance de tous les instants pour que ça dure.

Faut-il encore apprendre le braille aux aveugles malgré le développement de la synthèse vocale ?

Oui, je pense que c’est important malgré tout, d’abord parce que la lecture (la vraie sur un livre) est quelque chose de très structurant pour l’enfant.

Compte tenu de ton parcours, peux-tu nous dire qu’elle est l’interface idéale pour une personne aveugle ?

Les interfaces graphiques type Windows ont très longtemps été décriées par les déficients visuels qui préféraient les interfaces texte telles qu’on les connaissait sous MSDos par exemple. J’ai personnellement toujours pensé que c’était une erreur, à condition de bien prendre en compte l’accessibilité dans les développements graphiques.

Je trouve les interfaces actuelles en général pas trop mal, la qualité de la revue d’écran étant aussi un facteur très important.

Instant culture

Plutôt Batman ou Superman ?

Je n’aime pas trop les super héros en général. A choisir un personnage de fiction, je prendrais Sax Russell personnage de la Trilogie Martienne de Kim Stanley Robinson.

Tu regardes tes films avec ou sans audio description ?

Plutôt sans. J’ai toujours été passionné par le son, en particulier l’agencement des sons dans l’espace, et je trouve que l’audiodescription me gâche cet aspect.

Quel style de musique écoutes-tu ?

Je suis un vieux chnoc, et donc ma préférence va vers le rock progressif des années 70 (Pink-Floyd, Yes, Genesis, King Crimson etc). Certains chanteurs français aussi (Mancet, Sheller etc).

Un conseil à donner à la jeune génération ?

J’aimerais bien ! Mais je crois que les temps sont difficiles. Ne jamais baisser les bras et surtout, surtout, être toujours capable de se remettre en cause autant que possible, je veux dire ne jamais croire qu’on a définitivement acquis ou compris quelque chose. 

Ne jamais baisser les bras et surtout, surtout, être toujours capable de se remettre en cause autant que possible, je veux dire ne jamais croire qu’on a définitivement acquis ou compris quelque chose. 

Tout change tout le temps, la connaissance en particulier, ne jamais considérer comme définitivement vrai ce qu’on a appris dans sa jeunesse ou ses études. Ce n’est pas toujours facile, mais le plus important c’est vraiment le doute.

MERCI BEAUCOUP

De rien !

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